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 Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]

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Catherine Sairilyss,
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MessageSujet: Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]   Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu] Icon_minitimeVen 3 Aoû - 16:22           
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Cela pouvait paraître difficile mais au fond, quoi de plus simple ? Elle était libre comme l’air, et la malédiction aurait du mal à la rattraper si elle se déplaçait si vite. Le vent dans les cheveux, la Conteuse avait quitté Equalza depuis maintenant deux lunes. Elle voguait au gré des fantaisies, contait maintes histoires dans les villages qu’elle croisait pour conserver un gagne-pain honnête et dormait selon les disponibilités chez l’habitant, dans une auberge, ou à la belle étoile. Les nuits passées allongées dans l’herbe lui semblaient sans fin. Son cheval se couchait tranquillement près d’elle, et elle captait ainsi sa chaleur. Dans ce doux repos, il n’y avait de turbulence que dans les moments où quelques aventuriers des grands chemins la croisaient. Ils échangeaient alors nourriture et histoires, et se quittaient toujours plus vivants que lorsqu’ils s’étaient rencontrés.
Parfois le soir, lorsque Catherine contemplait la voûte céleste avec admiration, l’inspiration lui venait soudain. Elle s’inspirait de personnes rencontrées, de contes entendus, de sa propre expérience pour composer quelques précieuses lignes qu’elle rangeait avec soin dans sa sacoche. Au petit matin, après avoir pioché dans les fontes de son cheval quelque fruit que des villageois lui avaient offert, elle relisait ses textes avec attention, se surprenant souvent à vivre elle-même ses écrits au fil de la lecture. Lorsqu’un grand chevalier, dans son armure étincelante, pourfendait une créature de la plus vile espèce, elle était là, à ses côtés, brandissait sa lame, et fondait sur l’ennemi. Elle se transformait alors elle-même en preux chevalier. Mais quand celui-ci ôtait son casque à la fin du récit et, exténué, abandonnait là ses armes de combat pour un repos mérité, ce n’était pas un visage d’homme qui apparaissait, mais un visage aux traits fins, aux yeux aveugles, et entouré de boucles brunes.
Bien sûr, elle ne pourrait jamais être ce chevalier. D’une part elle était une femme… et encore, se faire passer pour un individu de l’autre sexe ne l’avait jamais dérangé en cas de besoin. Cependant, sa vue défaillante lui poserait problème. Tant pis. Elle avait décidé que, si elle ne pourrait jamais vouer sa vie aux armes, elle pouvait ne pas la consacrer à se terrer dans la plus belle ville du Continent Double, la Ville Blanche comme elle aimait à la surnommer. La capitale d’Equalza. C’est ainsi qu’elle avait deux lunes plus tôt abandonné les enfants de l’orphelinat et les citadins qu’elle connaissait bien pour d’autres horizons. Elle les reverrait bientôt, mais il lui fallait d’abord prendre le large. Ses crises d’anxiété s’étaient faites trop fortes. Il fallait prendre le mal par le mal et tuer la peur de l’inconnu dans l’œuf. Qui prétendait donc qu’une femme, aveugle, accompagnée de son fidèle destrier, sourd bien entendu, ne pouvait courir les terres ? Personne devant l’intéressée, mieux valait.

La Conteuse avait traversé la faille au ciel grâce à des passeurs, et s’était engouffrée dans son pays natal, le pays de Jasdéràn. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait vu cette contrée qui lui apparaissait comme étrangère. Elle n’y reconnaissait rien, ne retrouvait aucune de ses habitudes dans sa culture. Elle appartenait fermement à Equalza. Son voyage porterait ses fruits, elle se sentirait mieux à son retour.
Un doute planait toutefois sur l’esprit de la Conteuse. Retour y aurait-il en somme ? Car c’était étrange, elle n’avait toujours pas croisé de troupe de bandits sanguinaires… Se réservaient-ils pour plus tard ? Et la malédiction ? Où était donc passée l’horrible vieille qui avait décimé la moitié de son village. Sa ceinture battait contre sa taille au fur et à mesure de sa progression. Les pas de son cheval la menaient vers une destination inconnue, celle que lui laisseraient entrevoir et les mésaventures, et son funeste destin. Elle était prête à se défendre, oui, mais cela suffirait-il ? Dans la brume matinale, peu de questions trouvaient souvent de réponses. La sienne resta en suspens, comme les minuscules particules d’eau. Elle fit arrêter son cheval qu’elle attacha à un arbre par la bride avant d’aller se désaltérer au bord d’un ruisseau qui coulait près du chemin. Elle entendait les eaux se frayer un chemin entre la terre et les roches depuis déjà plus d’une dizaine de mètres. Comme l’endroit était désert et qu’elle avait du temps devant elle, elle s’assit dans l’herbe près de sa monture. La végétation était fraîche et humide de rosée. Elle imagina à quoi pouvait bien ressembler le paysage alentour et un conte chanté lui vint sur les horizons du pays mystique des Anges où les sanglants combats conte les Démons eurent lieu : l’Archipel du Repos. Alors, la tête basculée en arrière et les yeux clos, elle récita les paroles qui coulaient directement dans sa bouche, comme l’eau du ruisseau lorsqu’elle s’y était abreuvée.

Vient donc enfant échoué sur les dunes
De cette terre aride d’où surgissent tous les maux.
Ton âme est belle et ton cœur est pur
Rejoins les terres qui t’appellent en échos.
Dans nos vallées où les chants retentissent
Il n’y a point d’amère déception.
Tu seras roi parmi nous mon fils,
Tu seras le roi des vertes oraisons.
Entends nos prières, ouvre ton cœur !
Ce sont dans ces terres que réside le bonheur.
Les près sont verts, les ruisseaux de nectar et de miel
Coulent jusqu’à l’infini vers le ciel.
De nos ailes blanches nous te protègerons des tempêtes
N’aies crainte des tourments, oublie les défaites.
Droit devant toi réside le destin qu’il faut suivre,
C’est là-bas sur notre Archipel qu’il fait bon vivre.


Un bruit troubla Catherine alors qu’elle allait entamer le passage sur la guerre contre les Démons. Elle fredonna encore quelques mots et conclut de façon à ce qu’on ne se doute pas qu’elle se trouvait dérangée. Elle ramena sa main vers la garde de son épée, cependant le silence se fit à nouveau. Une arrière-pensée désagréable en tête et son repos oublié, elle se leva, enfonça prestement sa gourde dans son sac et détacha son cheval, prêtant l’oreille d’un air distrait à un éventuel nouveau bruit malvenu. Une légère brise agitait les feuilles, l’eau coulait, rien de suspect. La Conteuse monta en selle et partit. Elle s’éloigna rapidement sur le chemin de terre.

Elle finit par gagner une ville dont elle ignorait le nom. Elle ne disposait d’aucune carte, trouva sans bien fondé de le demander dès son arrivée à des inconnus. Dans certaines villes (elle ne connaissait rien des dispositions de celle-ci) les étrangers étaient mal venus. Elle s’arrêta dans une taverne où elle pourrait se renseigner sur cet endroit discrètement, et tomba au milieu d’une altercation qui opposait deux hommes tout en muscles, à ce qu’elle put juger de leur voix et de leurs paroles. Elle se tint tranquille, s’assit dans un coin du bar enfumé par le tabac à pipe et décida d’oublier le brouhaha et les clients bizarres pour se concentrer sur la conversation.

Elle était là je te dis ! Je l’ai vu de mes yeux vue ! Elle s’est tenu juste devant moi.
Quelques spectateurs méditèrent ces mots la mine préoccupée.
Bien sûr ! Et moi j’ai vu mon reflet dans un miroir ce matin ! Il y eut des rires, et la voix grasse poursuivit. Je t’avais confié mon troupeau entier à garder, je retrouve toutes mes têtes mortes, et toi tu ne trouves rien d’autre à faire que de me sortir une histoire de bonne femme ?
Pitié ! Je t’assure que je l’ai vu ! Par le Reflet ! Je veux bien lui vendre mon âme si je profère le moindre mensonge.
Pas de Reflet ici, sinon je fais sortir tout le monde. Vous allez jeter le malheur sur cette taverne. Et que plus personne ne parle de cette maudite fille, ou je lui coupe la langue.

De ce qu’elle pouvait deviner, le tavernier était un homme imposant et respecté (comment ne pas l’être avec ce métier et par les temps qui courent ?). La dispute cessa. Néanmoins, pour la Conteuse, les affaires commençaient .Une fille étrange, un troupeau décimé, des catastrophes… Une nouvelle histoire à se mettre dans la poche.
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MessageSujet: Re: Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]   Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu] Icon_minitimeDim 5 Aoû - 0:21           
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La brise se leva. L’herbe fléchit devant la puissance du vent. Les quelques oiseaux présents dans le ciel battirent en retraite. La masse blanche déploya son potentiel d’envol et l’élan fut majestueux. Tin sentit la fraîcheur des cieux lui frôler chacune de ses écailles. Elle savourait cet instant. Que pouvait demander un dragon, si ce n’était voler au plus haut.

Toujours plus haut.

Tin avait eu l’envie insoutenable de reprendre sa forme primaire, le temps d’une balade bien méritée dans son domaine natal. Bastien s’était faufilée ailleurs, du moment qu’il savait où sa compagne de périple se trouvait. La dragonne traversa les nuages et enchaina les chutes, frôlant le sol, se moquant de l’apesanteur.

Elle se sentait légère

- Je suis la brise…

Dominante…

- La tornade…

Royale…

- La tempête…

La liberté l’envahit. Et l’euphorie la submergea tellement qu’elle vogua dans un autre monde. Elle perdit la notion de la réalité. Et ce fut la collision…

*Eh ! Mais qu’est-ce que…*

Un choc terrible lui rentra dans les côtes et la chute l’emporta. Tout tournoyait autour d’elle alors que le sol prenait de plus en plus une forme alarmante. Rugissant, elle puisa dans sa force. Ses ailes s’étendirent dans un claquement sec. La masse remonta brusquement… pour s’affaler sur les arbres environnants. La trainée de terre nouvelle créée battait en records les bâtisseurs de routes. Après un dernier roulé boulé, la dragonne reprit ses esprits. Ses pattes la portèrent sans trembler et la fureur se lisait dans ses yeux. Son regard se projeta dans le ciel. Il cherchait, scrutait, explorait tout autour d’elle. Mais rien, aucune masse même aussi blanche qu’elle. Juste les nuages qui passaient tranquillement leur chemin. La dragonne secoua la tête. Elle posa une patte griffue sur son poitrail. La douleur, elle ne la rêvait pas. Heureusement, elle n’avait que des hématomes légers. Aucunes blessures ensanglantées, donc rien qui nécessitaient des soins spécifiques.

Plus tard dans la journée, Tin se rendit en ville. Elle irait chez ses parents après. La collision matinale lui trottait trop dans la tête, et cela à lui vider toute autre idée. Et avant les claires venaient l’appel d’un estomac jamais assez rassasié. Ainsi, par pure réflexe, ses pas la dirigèrent vers la taverne. Elle ne s’en rendit compte qu’en entendant le brouhaha des lieux. Son esprit ne fuma plus. Elle se sentit idiote et stupide. Elle n’avait rien à faire ici ! Et pourtant… ses oreilles en disaient autrement.

Les ragots, potins précieux des coins les plus perdus, furent la première piste de Tin. Un troupeau décimé ? Une bonne femme qui disparait ? Tin se mordit la lèvre. Un dragon ? Ou une autre créature volante ? Ou rien de cela, mais un lien…

* Je tiens peut-être la cause de ma mortalité évitée *

Elle tendit davantage l’oreille mais le propriétaire des lieux préféra changer de sujets

* Stupide tavernier ! Les humains et leurs maudites superstitions à la noix ! *

Certes, les malédictions n’étaient pas à sous-estimer. Mais alors que la conversation semblait l’intéressait, voilà que le silence devenait maître. Elle réfléchit puis se ressaisit. Un étrange goût traina dans sa bouche. Sa main se pressa d’effacer le peu de sang qui coulait. Son énervement l’avait déstabilisé. Elle devait se ressaisir ! Rares étaient les humains détenteurs d’une force herculiène. Elle la contrôlait mal sous forme humaine tout comme sous celle hybride. Elle espérait avoir évité les témoins.

* Attendons un peu, peut-être que la conversation reprendra. Au pire, je serais obligée de poser des questions… *

Elle se dirigea vers une table. Celle voisine abritait un quatuor bourré des pieds à la tête. L’un d’eux se releva si subitement, emporté par son poids, que Tin dut esquiver sa trajectoire pour ne pas le toucher. Elle était agile mais pas transparente. Une masse vint la frôler par derrière. Se retournant, elle se trouva nez à nez avec une étrangère assise à une table, une humaine vu son aspect. Elle n’eut pas le temps de s’excuser que l’ivrogne l’attrapa par l’épaule. Il émit des mots inaudibles, mélangeant les consonnes et les voyelles sous l’effet de l’alcool. D’un geste presque totalement contrôlé, elle renversa l’ivrogne qui alla jouer au bowling sur ses congénères. La rétorque attira les regards de tout le monde.
Rapidement, l’ivrogne reprit son équilibre… enfin, une « partie » de son équilibre. La danse de ses genoux en disait long sur le temps qui lui restait avant la chute ridicule. Un de ses compagnons de beuverie en fit autant, les poings serrés. Tin fronça les sourcils.

- Et allez… Jouez les rabat-joies, je laisse aller. Organisez un ring pour moi toute seule… Je préfère encore une assiette de crudités.

[HP : j’ignore si la « bonne femme » en question était supposée être Tin ou non alors j’ai émis l’hypothèse d’une 3e personne ^^’ et j’ai ajouté une petite action pour me faire pardonner :-p ]
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MessageSujet: Re: Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]   Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 20:49           
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[Hrp : C’est très bien ^^ Je pensais aussi à une troisième personne. Voyons ce que l’action peut donner Wink]

Elle n’apprendrait rien de plus sur les lieux. L’intervention du tavernier avait rendu l’assemblée muette. Une bonne chose ? Oui mais d’un autre côté elle allait devoir chercher pour compléter la somme d’information obtenue. Qu’à cela ne tienne ! Elle irait. A présent, il lui fallait récupérer son cheval, et s’orienter vers le lieu d’une tragédie. La nouvelle avait surement fait le tour de la ville. Elle ne tarderait pas à trouver des pistes et à remonter tout le chemin que composait l’histoire. Avant de quitter l’endroit, elle décida tout de même de payer une consommation. Si elle partait ainsi sans rien avoir bu, on allait peut-être trouver ça louche. Elle appela le patron et prit une pinte de bière.
L’alcool n’était pas frais et la Conteuse grimaça. Surtout, ne plus mettre un pied dans cet endroit. Alors qu’elle buvait son verre, l’agitation reprenait parmi les clients. L’alcool aidant, ils avaient troqué leurs habitudes pour un air lointain et embrumé. Mieux valait ne pas traîner ici. Catherine s’accrocha à sa sacoche et tenta de ressortir de la pièce indemne. Cependant c’était plus facile à dire qu’à faire. Elle n’y voyait pas grand-chose, et les autres personnes présentes dans la pièce n’étaient pas là pour l’aider. Soudain, elle tamponna quelqu’un et retomba assise sur sa chaise. Elle leva les yeux et entraperçut une jeune femme. Décidément, plus personne ne faisait attention à rien…
De plus, ladite jeune femme envoya quelques secondes plus tard un homme, ivre à ce qu’elle put en juger, valser dans une table. La Conteuse sentit le combat poindre avant même d’avoir pu le voir commencer. L’homme se remit debout, et Catherine se voyait déjà prendre discrètement le large pour éviter l’affrontement. C’était sans compter le fait qu’il arriva plus rapidement que prévu. Elle dut donc subir l’affaire. La jeune femme interpella l’homme qu’elle avait envoyé valdinguer. Sa réplique était pour le moins sibylline, au sens de la Conteuse. Elle se rencogna dans sa chaise, une main sur la garde de son épée en cas de problème.

L’homme ivre ne semblait pas vouloir en rester là, au grand damne de celle qui patientait dans son coin dans l’attente du moment propice à la sortie. Elle entendit des pas lourds et hésitants, et supposa qu’il s’agissait de l’homme de tout à l’heure qui se rapprochait de la jeune femme. La Conteuse ignorait tout de ce qui avait bien pu être à l’origine de l’altercation, mais se trouvait intriguée par les événements. Ce qui allait en découler paraissait fatalement nuisible à la jeune femme selon Catherine, quoiqu’elle avait eu la force d’envoyer un homme trois fois plus lourd qu’elle à quelques mètres de distance. Les jeunes femmes, le plus souvent, n’étaient tout simplement pas aptes à se défendre. A cela il fallait rajouter, d’après quelques bruits de chaises un peu plus loin, que les compères de l’homme bousculé se joignaient à la partie. Cela donnait du quatre contre un, comptabilisa la Conteuse sans grande certitude. Cependant, certitude ou pas, le combat était déloyal. La Conteuse tenta de lever le brouillard que son regard presque aveugle jetait sur la scène en se concentrant intensément. C’est ainsi qu’elle ne vit que deux formes debout devant la jeune femme. Qui étaient donc les autres personnes qui s’étaient levées ? Elle eut un coup d’œil circulaire et put constater qu’une personne quittait l’auberge, pendant que d’autres se dressaient pour observer le spectacle qu’offrait l’altercation.
Au fond, peut-être était-ce là, le début de l’histoire. Le moment où, après l’écoute d’une drôle de rumeur, la tension monta entre les clients de la taverne. C’est alors qu’une pauvre jeune femme innocente – ou disons plutôt innocente supposée – fut prise à partie. Son rôle dans l’histoire restait encore inexpliqué, toutefois elle venait d’y rentrer, décida la Conteuse. Si seulement il n’y avait pas eu tant d’agitation, elle aurait couché tout cela sur papier. Cependant, alors qu’elle réfléchissait à un début de formulation pour son nouveau Conte, elle perçut des paroles qui provenaient de l’endroit de l’altercation. Puisqu’il s’agissait d’une voix de femme, Catherine en déduisit que c’était son innocente présumée qui parlait. Ses propos laissèrent la Conteuse pantoise. Une assiette de crudité ? Devait-on en déduire que la jeune femme abandonnait le combat ? Si oui, alors de l’avis de celle qui attendait, elle avait assez de jugeote pour se tenir en vie. Surtout que sa répartie ferait sûrement mouche. Après qu’elle ait envoyé quelqu’un promener dans une table, les idiots qui l’attaquaient allaient se demanderaient ce qui leur valait ce revirement de situation.

Soudain, l’idée vint à Catherine que s’était le moment idéal pour partir, tout le monde étant bloqué sur la scène dans l’attente d’une action. Elle se leva donc, et se faufila vers la sortie de la taverne. Alors qu’elle touchait des doigts la vieille poignée rouillée de l’établissement, un petit quelque-chose, elle ne savait trop quoi, la fit regarder en arrière l’espace d’un instant. Cette jeune femme là-bas au milieu de son brouillard de vue n’avait peut-être aucun lien avec l’histoire que conterait Catherine, mais ce n’est pas ce que pensait cette dernière. Elles seraient certainement amenées à se revoir. Cela la préoccupait de la laisser sans en avoir appris plus ni sur sa situation, ni sur son rapport avec l’histoire. Ce qui la préoccupait néanmoins le plus, c’était qu’elle ne savait pas trop vers où chercher ensuite. Demander à des passants était une bonne idée, mais les informations étaient là. Autant aller les cueillir. Elle fit demi-tour et se trouva à deux pas de l’endroit où se tenait la jeune femme, du côté du comptoir, d’où elle appela le tenancier. Celui-ci, sachant qu’elle avait déjà commandé et réglé, et ayant observé qu’elle s’apprêtait à s’en aller, la détailla avec suspicion.

Qu’est-ce qu’y a Mademoiselle ?
Excusez-moi de vous déranger. Je ne suis pas de la région et je compte rester dans la ville quelques jours. Cependant… je dois vous avouer que je suis un peu apeurée par cette histoire que j’ai entendu par mégarde tout à l’heure au bar, mentit-elle. Vous comprenez… ces histoires de bains de sangs… très peu pour moi. Et puis je suis aveugle alors si le danger doit me tomber dessus, je me retrouverai sans défense... Ce pourquoi je voulais vous demander des indications là-dessus.
Le tavernier, mis en confiance, céda facilement.
Ce que vous voudrez ma p’tite dame.
Alors voilà… Où se trouve la ferme de cet homme dont le bétail est mort ? Je préfèrerais m’en tenir éloignée…
Alors, la ferme… elle est au nord de la ville, derrière une grande colline qu’on appelle la colline chauve, parce qu’y a même pas d’herbe dessus. Vous pouvez pas la manquer. Passez par la grand place et continuez tout droit jusqu’au boulanger. Ensuite vous prenez la rue de gauche et vous y êtes.
Merci beaucoup Monsieur, vous m’avez été d’un grand secours. Bonne journée à vous.
Mais de rien Demoiselle. Bonne journée à vous.
L’aveugle quitta alors la taverne tranquillement, sure du chemin qu’elle devrait emprunter à présent.


Elle avait récupéré son cheval à l’écurie puis demandé son chemin aux passants. Ceux-ci l’avaient gentiment guidé vers son lieu de destination. Pour un peu, elle se serait crue encore en Equalza. Elle avait d’abord demandé la grand place, puis la boulangerie la plus proche et enfin la « colline chauve ». Maintenant, elle se trouvait au sommet de ladite colline et descendait sur le versant opposé à la ville. Une odeur de mort flottait dans l’air. La Conteuse avait sorti un grand foulard bleu d’eau à la couleur qui s’échappait en dégradé pour l’enrouler autour de son visage, et le tenait serré à la hauteur de son nez. Elle avança jusqu’à se trouver devant un enclos entouré de barrières de bois, dans lesquelles elle rentra avant de les voir. Là, elle risqua un regard qui ne lui apprit rien de plus que son odorat. Elle ne voyait que des formes indistinctes au sol.
Catherine descendit de cheval et sauta la barrière. Elle se pencha près de l’une des formes, manquant s’étouffer à cause de l’odeur nauséabonde. Elle se recula brusquement lorsqu’elle s’aperçut que le bétail avait été brûlé. L’herbe qui les entourait, elle, était parfaitement verte. Il y avait de la magie là-dessous, et pas de la magie très sympathique. Malheureusement… ou heureusement ?
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MessageSujet: Re: Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]   Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 3:17           
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[Euh, je m'attendais à une interaction et un peu plus d'action en vérité ^^' Je vais avoir du mal à trouver une excuse pour te suivre vu que je suis en plein combat et toi en pleine fuite xD On verra bien.]

Tin recula de quelques pas. L'ambiance dans la taverne avait tourné. Un vent calme s'était dissipé pour laisser entrer la tempête. Quelle aubaine... Certes non, il ne fallait pas se mentir. Tin aurait été seule dans une grande campagne ou au milieu de la forêt qu'elle aurait adoré la situation. Sa peau revêtu de sa forme draconique, son souffle les aurait tous purgés jusqu'au dernier. Hélas, au grand désarroi, la dragonne se trouvait coincée dans une bagarre bien incertaine sous la forme pathétique... d'une humaine. Elle gardait sa force mais tout de même, démontrer son véritable potentiel devant tout ces témoins... Non, elle n'avait pas le droit d'étaler une telle purge. Un homicide multiple ne devait pas avoir lieu.

La jeune fille resta sur ses gardes. Elle attendait du renfort, un acte de gentleman par exemple. Les rêves... quelle beauté quand on y pense.


*Et c'est dans des cas comme ça que je regrette amèrement le félin...*

Tin attendit encore mais à quoi bon ? La baston éclata.

- Tant pis, je n'ai pas le choix...

La dragonne calibra sa force sur dix pourcents mais boosta fortement son agilité. Une humaine ne ferait pas le poids face à ses gros gaillards. Mais après tout, David eut bien raison de Goliath d'un seul jet de pierre. Et une femme a toutes les raisons du monde d'être vive. Tout espoir n'est jamais perdu ! Elle allait porter sa victoire sur l'équilibre.

Dès que les ivrognes se jetèrent sur elle, Tin enchaîna les prises aérobiques. Avec un peu de chance, on lui donnerait davantage des gènes elfiques. Son corps valsa dans les airs, bondit sur les tables et les chaises pour retomber sur le sol et être aussitôt propulser ailleurs. Au bout de quelques minutes, les jambes de deux lourdauds tremblaient comme si la peur les avait fusillés. La dragonne se posta entre eux, attendant le moment fatidique. A voir leur tête, elle devinait sans difficultés la scène à suivre. Et comme prévue, elle eut lieu. Les deux ivrognes, à des positions opposées, lancèrent un dernier assaut sur la jeune fille. Tin n'eut qu'à démontrer une nouvelle esquive afin de sonner les cloches de ses deux concurrents. Leurs têtes respectives se heurtèrent et, suite à un choc qui devait certainement annoncé leur mort, leurs corps s'étalèrent sur le sol.

Tin avait rebondit sur une table, accroupie, admirant son... œuvre.


*Bande d'empotés. Voilà ce qui arrive aux éléphants qui veulent s'en prendre à la petite souris espiègle. Ils n'auront plus jamais à...*

Ses pensées s'évadèrent subitement lorsqu'une de ses oreilles réagit à des mots. Elle fut attentive et se retourna. Son regard parut d'abord étonné puis encore plus sidérée. Cette femme... n'était-ce pas celle qu'elle avait bousculée cinq minutes plus tôt ? En tout cas, elle l'aurait bien embrassé. Car maintenant, elle savait exactement où aller.

*Je tiens peut-être ma revanche...*

La dragonne sourit malicieusement... et resta immobile. Toute la vie de la taverne fixait son attention sur elle. Pas très bon signe, surtout après deux meurtres... involontaires mais produits quand même.

*"La fuite est mère de survie" d'après Bastien... Autant la mettre en pratique sur le champ !*

Développant son endurance, la dragonne se faufila vers la sortie avant d'être rattrapée. Elle emprunta les plus petites routes afin de quitter la ville. Et une fois hors de vue, son corps changea. La puissance se dévoila et la masse blanche prit son envol majestueux. Elle grimpa dans le ciel mais garda une certaine vue sur les chemins. Elle ne devait pas se perdre, la colline restait son objectif.

Subitement, son regard perçant la fit tressaillir. Elle secoua la tête et observa davantage. Non, elle ne se trompait pas. La dame qu'elle avait bousculé, chevauchant un destrier, prenait la même route qu'elle.


- Tiens donc... Depuis quand les apeurés fuient-ils vers le lieu principal de leur frayeur ? Tout ceci a l'air intéressant. Quelque chose me dit qu'explorer en profondeurs les lieux ne fera de tort à personne.

La dragonne reconnut alors l'endroit de sa collision. Pas de doute, elle tenait le bon morceau ! Elle perdit de l'altitude et atterrit loin derrière la ferme. Elle reprit forme humaine et courut jusqu'à la demeure. Les lieux la firent frissonner. Elle avait vécu dans une ferme et la voir dans cet état lui faisait mal au cœur. Tin repéra rapidement le cheval, seul, qu'elle ne toucha pas. Elle ne ferait que l'affoler. Ses pas suivirent ceux de la femme mais elle s'arrêta à mi-chemin. L'odeur infecte qui régnait laissait supposer à Tin un merveilleux gâchis impardonnable. Du bétail, fraichement abattu, mais abandonné dans un état pitoyable alors que l'environnement ne semblait pas avoir souffert. Même affamée... elle aurait tourné de l'œil.

- Déjà certaine sur un point. Ce n'est pas un dragon. Ou bien ce dernier est devenu complètement dingo !

Son odorat bouché et ses nausées la trahirent. Elle en sous-estima sa discrétion et son avancée la conduisit directement face à la femme. Tin resta sur place, la main sur la bouche qu'elle dégagea. Elle n'émit aucune syllabe, aucun son. Non... elle attendait une réaction de la part de cette étrangère face à sa présence.

Bon ou mauvais présage à prévoir ?
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MessageSujet: Re: Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu]   Enigmes en terre inconnue [Pv - Tinu] Icon_minitimeJeu 24 Jan - 19:35           
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[Hrp : Je m’excuse très sincèrement pour ne pas t’avoir répondu plus tôt. J’espère simplement que cette réponse te parviendra, et que tu n’as pas quitté le forum. A une prochaine fois je l’espère.]
Catherine se releva doucement en entendant les pas dans son dos, mais ne se retourna pas. Son expérience lui avait appris qu’étant aveugle, non seulement cela ne servait pas à grand-chose mais qu’en plus un ennemis se trouvait souvent en confiance face à une cible qui ne regarde pas dans sa direction. Et un ennemi en confiance est un ennemi qui ne prend pas garde. Catherine retint alors sa respiration pour deux raisons. La première : la crainte d’avoir été découverte, et la deuxième : l’odeur nauséabonde qui emplissait l’atmosphère. Elle resta immobile un instant. Si c’était quelqu’un de potentiellement dangereux, elle serait prête.
Elle enfila sa main gauche vers son arme, ayant appris à se servir de ses deux mains comme un droitier de sa main normale, laissant la droite, libre, ce qui paraitrait moins suspect. Ce n’était toutefois pas la respiration d’un prédateur, ou d’un ennemi, que lui renvoya le vent. C’était la respiration d’une personne normale, peut-être dans l’attente, qui manifestait, d’une manière tout à fait compréhensible des difficultés à respirer.
La Conteuse se retourna donc doucement, sur le qui-vive. A contre, jour, elle n’y voyait quasiment rien, seulement une silhouette, qui n’avait pas l’air menaçante outre mesure. Silhouette dont elle avait d’ailleurs le souvenir, souvenir trop proche encore à sa mémoire pour être oublié. C’était la jeune femme de la taverne qui lui avait fait si forte impression. Que faisait-elle, si proche, à l’épier, sans mot dire, alors même que Catherine s’était retournéé.

Je…
Je oui, mais je quoi ? Une Conteuse qui perd les mots ? Voilà une bien drôle d’histoire. Par sécurité, puisqu’elle se sentait en désavantage, elle chercha son cheval du regard. La silhouette qu’il lui renvoya était lointaine et imprécise, ça aurait tout aussi bien pu être chose, et une chose tout à fait différente de surcroît. Catherine se dit que dans la situation où elle se trouvait, elle n’aurait peut-être pas, de toute façon, à prendre la fuite une nouvelle fois. Elle dégagea donc son visage de quelques mèches auxquelles elle n’avait pas pu prendre garde auparavant et se concentra pour tenter de fixer la personne qui devait la démasquer dans les yeux. Malheureusement pour elle, son regard imprécis tomba quelques centimètres trop à droite.
Que faîtes-vous ici ? Je peux savoir pourquoi vous m’espionnez ?
Catherine se maudit pour être assez stupide pour avoir dit cela. Elle avait croisé cette femme dans une taverne où elle aurait pu entendre sa conversation avec le tenancier, quoiqu’elle fut très occupée alors. Elle devait donc avoir entendu qu’elle était aveugle et possiblement « apeurée » par ce genre d’histoire horrible qui se comptaient dans la région en ce moment. Et elle ne trouvait rien de mieux à faire que de critiquer la personne en ces lieu pour se trouver à sa place ?! La Conteuse souffla franchement, piétina le sol, cherchant une position plus confortable. Une main en visière, elle tenta ensuite de tromper le soleil pour apercevoir son interlocutrice, en vain. Le mur de lumière, mis à part au niveau des taches de sa vision et de quelques contours sombres et morcelés, restait opaque.
Un vent frais passa, chassant l’espace d’une seconde l’infâme odeur qui régnait. L’histoire qu’elle poursuivait se rappela alors à la Conteuse, et le visage de celle-ci s’éclaira. Et si ceci était un signe du destin ? Avec tout ce qu’elle avait souffert, la Conteuse avait fini par se rabattre sur cet idél que beaucoup d’autres auraient bien délaissés. Cette femme était là, elle l’avait croisée à deux reprises, par un fort jeu de hasard, il devait bien y avoir une raison. Elle avait l’air brave, téméraire, et ne se laissait pas faire par les autres. Catherine ne savait pas si c’était elle qui avait provoqué l’incident de la taverne, mais elle ne la considérait pas moins. Elle avait peut-être un côté provocateur qui déplaisait à la Conteuse, plus calme. Ceci n’entrait toutefois pas en ligne de compte, puisque le destin l’avait mise sur sa route.
Une certitude naquit dans son esprit : elle allait l’aider, c’était chose sûre. L’idée qu’elle poursuivait pouvait l’intéresser. Il suffisait simplement qu’elle parvienne à établir le dialogue.

Excusez ma conduite, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Catherine, je suis Conteuse. Je parcours les terres en quête de légendes et de mythes. J’ai entendu parler ici d’une histoire dont je viens d’avoir la confirmation. C’est pour cela que je trouve en ce lieu. Et vous qui êtes-vous, et quel but poursuivez-vous en vous rendant ici ?
Soucieuse dorénavant de faire bonne figure, elle enleva la main qu’elle avait toujours sur son arme. Quelles chances y avait-il à présent pour cette jeune femme soit aussi intéressée par l’histoire qu’elle cherchait à reconstruire ? Un cheval piaffa plus loin. Catherine reconnut le sien et tenta un regard qui n’atteint pas sa cible. L’animal allait bien, mais il était dur pour celle qui s’en occupait de s’en rendre compte, d’autant plus qu’elle était prise dans sa conversation.
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